La langue thaïe actuelle est le résultat d'une maturation de plusieurs siècles. Les premiers colons thaïs de la fin de la période Dvaravati ont progressivement élargi la base tonale et monosyllabique des langues Tai-Kadai en empruntant et en adaptant des centaines de mots Mon et Khmer. Plus tard, la langue thaïe a intégré des mots plurisyllabiques issus du Sanskrit (la langue classique de l'Inde hindoue), ainsi que du Pali, portés par le brahmanisme et le bouddhisme Theravada.
C’est le Roi Ramakamhaeng de Sukhothai qui a créé et instauré le premier « alphabet » thaï en 1283, qu'il a bâti à partir du système scriptural khmer, lui-même dérivé de la graphie utilisée en Inde alors. L’alphabet n’a connu au cours des siècles que de très légères modifications, si bien qu’un Thaï d’aujourd’hui peut lire les inscriptions du 13ème siècle aussi facilement que le faisaient ses ancêtres.
Les contacts avec les européens et les immigrants chinois ont apporté enfin au cours des siècles suivants quelques évolutions mineures à la langue thaïe. Aujourd'hui, le Thai standard est parlé à l'échelle nationale, mais avec des dialectes régionaux différents.
Comparé au Français ou à d’autres langues européennes, la grammaire thaïe connaît très peu de règles complexes et fixes. Elle n’est donc pas du tout un frein à l’apprentissage. Il n'y a pas d'articles, pas de conjugaison du verbe, pas de déclinaisons du nom, et le passé et le futur sont souvent indiqués par le seul contexte (ou bien au moyen de 2 adverbes très simples). De plus, si les mots grammaticaux ne sont pas indispensables au sens de la phrase, ils sont souvent omis à l’usage.
Le Thaï, comme le vietnamien, le birman, ou le Chinois, est une langue tonale ; c'est la principale difficulté pour son apprentissage comme langue étrangère. Cela signifie que lorsqu'on prononce une syllable, il faut moduler sa hauteur de voix. Les 5 tons du thaï fonctionnent ainsi (pour simplifier) :
- ton moyen
: voix et intonation normales
- ton bas : la syllabe est prononcée avec une voix grave
- ton haut : la syllabe est prononcée avec une voix aiguë
- ton montant : l'intonation monte pendant la syllabe (cf. l'interrogation, en Francais)
- ton descendant : l'intonation descend pendant la syllabe
Un exemple de syntaxe :
Il va pleuvoir :
Fon Tcha Tok
"pluie" (futur) "tomber"
ฝน จะ ตก